8/12/2010

Beijing >> Atelier Xi Qin


Firme pékinoise réputée, l’atelier Xi QIN, m’a généreusement accueilli dans ses bureaux pour un long entretien avec l’architecte en chef, Monsieur Xi Qin. M. Qin a notamment effectué une partie de ces études en France où il également œuvré pendant près de 10 ans. Ce passage chez nos cousins de l’est lui a permis de revenir dans ce pays natal avec un regard critique que peu d’architectes de sa génération possèdent, préférant dès la sortie de l’école se lancer dans le miracle économique que la Chine vit présentement. Aujourd’hui, le professionnalisme de Monsieur Qin transparait dans le souci d’une conception rigoureuse permettant d’atteindre une qualité de projet exceptionnel tant au niveau conceptuelle que constructif.
Malheureusement, je n’ai pu m’entretenir au sujet de ma recherche autant que j’aurais souhaité étant donné que leur travail effleure seulement la possibilité multiple qu’offrent les nouvelles technologies. De plus, il demeure très prudent vis-à-vis la création de forme libre étant donné les difficultés de construction souvent rencontrée leur de tel projet. Il mit également en lumière le fait que les architectes ne sont pas réellement formés à ces nouveaux moyens numériques. Néanmoins à ce sujet, il affirmait que l’utilisation qu’il en faisait lui a permis d’ouvrir davantage de possibilités dans la méthode. Ces logiciels de prédilection sont Rhino et Revit. Cependant, il utilise ce processus surtout par la planification urbaine au niveau préliminaire. Pour l’architecte, l’utilisation de forme plus libre lors de la phase préliminaire permet de fabriquer un rêve dans lequel les politiciens et promoteurs chinois se voient stimulés. En effet, il témoignait qu’en Europe et davantage en Amérique, les politiciens et promoteurs sont stigmatisés dans un conservatisme grandissant tandis qu’en Chine ceux-ci exigent d’ être stimulés par des idées innovatrices. Dans ce sens, il affirmait qu’il était courant qu’un programme d’un concours de plus d’un million de mètres carrés, généralement fait sur invitation rémunérée, ne tienne qu’à une feuille recto-verso.
Finalement, notre entretien s’est conclu sur une magistrale réflexion sur une banalité qu’il revendique en Chine qu’il définit de manière positive. Selon lui, il est grand temps que l’architecture chinoise se calme et s’homogénéise dans un style architectural qui lui sera propre. Cette surchauffe intellectuelle a induit en Chine une architecture de l’extravagance. Pour l’architecte, ce phénomène est un signe visible d’une absence d’ancrage culturel. Alors qu’en Europe 95 % de la production architecturale est banal sans pour autant être de mauvais goût, le même pourcentage en Chine est d’une banalité vulgaire et n’est qu’une réponse à cette rébellion envers ce qui est traditionnel.
Atelier Xi Qin : www.qixinatelier.com

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